Bienvenue dans La France vue d’en haut, une série de cartographies qui explore le territoire français par les données Lidar de l’IGN (Institut national de l’information géographique et forestière).
Objectif ? Mettre en lumière des lieux connus (ou oubliés), à travers une lecture singulière du paysage : topographie fine, volumes, structures, et ce que la donnée peut révéler de notre histoire.

🎞️ VOLET #3 – CHÂTEAU DE VERSAILLES

Pour ce troisième épisode, cap sur un monument qui incarne à lui seul l’excès, le pouvoir, et la maîtrise du paysage à la française : le Château de Versailles. Un joyau du patrimoine mondial, où chaque bosquet, chaque allée, chaque fontaine raconte une histoire… que l’on peut enfin lire à travers le prisme du Lidar.
VERSAILLES : L’ART DE TRANSFORMER LA NATURE EN THÉÂTRE DU POUVOIR
À l’origine, Versailles, c’est un terrain de chasse marécageux, loin de Paris, que Louis XIII aimait fréquenter. Mais en 1661, Louis XIV, fraîchement auréolé de son pouvoir absolu, décide d’en faire le symbole éclatant de sa grandeur : un château démesuré, entouré d’un jardin où tout est contrôlé.
Le jardin devient un spectacle en soi :
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Des allées en étoiles qui partent du château comme des rayons du soleil,
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Des bosquets cachés, véritables salles de bal végétales,
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Des jeux d’eau impressionnants, qui faisaient murmurer les ambassadeurs : “Comment peuvent-ils faire jaillir de l’eau ici ?”,
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Un Grand Canal qui reflète le ciel, où se jouaient des ballets nautiques somptueux.
Versailles, c’est le rêve de contrôler la nature et le rêve de contrôler le monde.
CE QUE RÉVÈLE LE LIDAR
Grâce aux données Lidar de l’IGN, on peut aujourd’hui lire Versailles comme une carte au trésor :
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La symétrie quasi parfaite des allées et des bassins,
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Les niveaux subtils du terrain, qui ont été terrassés, nivelés, remodelés pour servir le dessin des jardins,
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Les traces fantômes des bosquets disparus, comme celui des Rocailles ou du Labyrinthe, aujourd’hui effacés mais encore visibles dans le relief,
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Le plan global du domaine : une architecture paysagère pensée comme une mise en scène, où chaque élément a son rôle.
Et ce qu’on découvre, c’est qu’au-delà de la beauté des lieux, Versailles est un palimpseste : un lieu où les siècles, les travaux, et les ambitions successives ont laissé des marques.


ANECDOTES (PARFOIS CROUSTILLANTES) DU DOMAINE ROYAL
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Le Grand Canal était surnommé “la mer de Versailles”. On y faisait voguer des gondoles offertes par le Doge de Venise (classe, non ?), des bateaux militaires miniatures… et même un yacht royal importé d’Angleterre.
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Les fontaines ? Un miracle technique… mais pas si simple : faute d’eau, elles ne pouvaient toutes fonctionner en même temps. On employait donc des “fontainiers-coureurs” qui ouvraient ou fermaient les vannes au passage du roi, pour lui donner l’illusion d’une perfection sans faille.
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Et puis, il y a cette anecdote délicieuse : Louis XIV adorait se promener incognito dans les jardins, mais toujours accompagné d’un jardinier qui remettait une rose en place dès qu’elle dépassait. Tout devait rester sous contrôle, même la nature.
🗺️ UNE CARTE, UN LIEU, UNE HISTOIRE.
À travers chaque épisode, nous explorons une France vue autrement : celle qui se cache dans les courbes, dans les données, dans les traces du paysage façonné par l’histoire.
Parce qu’au fond, même les rois les plus puissants doivent négocier avec la terre… et que parfois, les arbres et les canaux en savent plus que les archives.
VOUS SOUHAITEZ AFFICHER CETTE CARTE CHEZ VOUS ? (Testée et approuvée par des murs un peu trop blancs.)