Bienvenue dans La France vue d’en haut, une série de cartographies qui explore le territoire français par les données Lidar de l’IGN (Institut national de l’information géographique et forestière).


Objectif ? Mettre en lumière des lieux connus (ou oubliés), à travers une lecture singulière du paysage : topographie fine, volumes, structures, et ce que la donnée peut révéler de notre histoire.

Logo de la série cartographie de K'artothèque, "La France vue d'en haut"

🎞️ VOLET #2 – L’ÎLE D’AIX

Cartographie de l'Île d'Aix. Utilisation des données Lidar de l'IGN afin d'obtenir un rendu précis. Volet 2 de la série cartographique de K'artothèque, "La France vue d'en haut".

Pour ce second épisode, cap sur une perle discrète de la façade atlantique : l’île d’Aix, petit croissant de pierre posé au large de la Charente-Maritime, aussi minuscule qu’inoubliable.
À quelques encablures de Fouras, entre le continent et l’île d’Oléron, l’île d’Aix s’étire comme une virgule dans l’océan. Accessible uniquement par bateau, ce petit croissant de pierre est l’un des derniers territoires insulaires sans voiture de la façade atlantique.
Mais ne vous fiez pas à sa taille : elle concentre plus d’histoire que certains départements.

UNE ÎLE, UN EMPEREUR ET UN ADIEU

L’île fut tour à tour forteresse, garnison, port stratégique… et même le dernier sol français foulé par Napoléon Ier, en 1815. C’est excatement en juillet 1815 que Napoléon Bonaparte y fit sa dernière halte avant de se livrer aux Anglais. Cloîtré dans la maison du commandant de la place, il contempla l’horizon une dernière fois, méditant son sort, sans doute un peu amer que Google Maps n’existât pas encore.
Le Bellérophon l’attendait au large, et avec lui l’exil définitif vers Sainte-Hélène. L’histoire dit qu’il quitta Aix « résigné mais digne ». Nous, on pense surtout qu’il a raté son ultime correspondance impériale.

CE QUE RÉVÈLE LE LIDAR

Réalisée à partir des données topographiques haute résolution de l’IGN, cette carte offre une lecture singulière de l’île :

  • Le fort Liédot, perdu au cœur des pins, avec son plan étoilé, typique des fortifications de l’époque,

  • Le bourg, lové au sud, formant comme une coquille urbaine parfaitement intégrée à la géographie,

  • Les digues, marais salants, sentiers et cordons boisés, témoins des aménagements humains successifs,

Grâce au relief, à l’ombre et à la végétation, la carte rend compte d’une occupation millénaire du territoire, oscillant entre utilité militaire, adaptation écologique et beauté silencieuse.

UN LABORATOIRE D’URBANISME INSULAIRE

L’île d’Aix fut une garnison, un port stratégique, mais aussi un laboratoire à ciel ouvert pour les ingénieurs militaires.
C’est ici que les géomètres et architectes de la Marine expérimentèrent une forme d’organisation urbaine pensée pour un territoire minuscule mais stratégique.

En 1847, le Fort Liédot devint même une prison. Parmi ses détenus : Abd el-Kader, l’émir algérien en exil. De quoi ajouter une couche d’histoire politique à une île déjà bien remplie.

Aujourd’hui, l’île est un sanctuaire de biodiversité, traversé à pied ou à vélo, dans un calme presque hors du temps. Chaque recoin, chaque digue, chaque bosquet porte la mémoire d’un usage, d’un conflit, d’un passage.

🗺️ UNE CARTE, UN LIEU, UNE HISTOIRE.

À travers chaque épisode, nous explorerons une France vue autrement : celle qui se cache dans les courbes, dans les données, dans les traces oubliées du paysage. Parce qu’au fond, même les îles les plus discrètes ont des histoires à faire chavirer. ⚓

VOUS SOUHAITEZ AFFICHER CETTE CARTE CHEZ VOUS ? (Testée et approuvée par des murs un peu trop blancs.)

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